Messerschmitt ME 262 par GWS

GWS a sorti il y a quelques temps un très joli kit du Messerschmitt ME 262.
Je me suis laissé tenter par ce modèle mythique. Le Me 262 fut en effet le premier chasseur à réaction opérationnel.
Le kit proposé par GWS est réalisé en mousse polystyrène blanche à peindre ou déjà décorée.

Plusieurs versions du kit sont proposées:
– Une version NPS (No Power system), qui inclut le kit, les turbines, mais pas de moteurs
– Une version équipée de moteurs à balais format 300
– Une version équipée de brushless avec un KV 3900
– GWS vend aussi une version pss, sans train d’atterrissage, ni turbines.

Si vous ne possédez pas de moteurs adéquats, je ne peux que conseiller l’acquisition du kit contenant les moteurs brushless. A mon avis, les moteurs à balais ne fourniront pas la puissance nécessaire pour obtenir les performances d’un jet rc, ni même un vol correct; Même si la poussée des réacteurs Junkers Jumo 004 B qui équipaient les premiers ME 262 était ridiculement faible par rapport aux jets modernes.
N’ayant pas dans mes tiroirs de brushless adaptés, j’ai opté pour la version à peindre avec les 2 moteurs brushless GWS.


Caractéristiques du ME 262 GWS:

Envergure: 1005 mm
Longueur: 842 mm
Masse totale: Environ 800g suivant l’équipement
Moteurs: 2 brushless GWS 2028 KV3900
Batteries: Polyquest 3S 2500 MAH
Contrôleurs: 2 Castle Creations Phoenix 35.

La consommation par moteur est d’environ 16 ampères. Des controleurs 18 à 25 ampères seraient d’ailleurs suffisants pour ce modèle.

Le kit

La boite de construction GWS, très complète, contient tous les éléments nécessaires à la construction du ME 262, ainsi que deux turbines GWS de 64 mm de diamètre. On trouve également un câble en Y pour les servos d’ailerons et les câbles de raccordement pour les moteurs.
On trouve aussi plusieurs grappes d’accessoires plastiques, qui rappellent les maquettes plastiques.
Pour finir, 2 planches d’autocollants permettent de décorer le modèle, pour ceux que la peinture rebute.

Selon la version choisie le kit contient aussi 2 moteurs brushless 2028 KV3900 ou 2 moteurs à balais GWS 300H. Je recommande encore l’acquisition de moteurs brushless pour faire voler correctement cet avion.
Certains modélistes avides de performances ont même installé des brushless GWS avec un KV 4600 (réf GWBLM005). Le vol devient balistique, mais n’a plus grand chose en commun avec les capacités du grandeur. Par ailleurs les turbines GWS en plastique n’apprécient pas longtemps de telles vitesses de rotation et finissent par en cracher leurs pales…

Pour compléter le modèle il faudra rajouter un ensemble de radio 4 voies, 4 mini servos 9g, 2 contrôleurs brushless et un pack de batteries Lipo adapté (3S 2000 à 2500MAH capable de tenir au moins 10C en décharge), ainsi qu’un buste de pilote au 1/10 pour habiller le cockpit.

Construction (ou) assemblage

Le montage de ce modèle fait beaucoup penser à l’assemblage d’une maquette plastique. Tous les éléments de l’avion sont en polystyrène à coller et à peindre.
Le fuselage est constitué de deux demi coques à assembler, ainsi que les nacelles des moteurs. Les ailes sont en 2 parties à coller ensemble à l’epoxy.
A noter que la boite contient aussi un tube de colle GWS très performante pour les assemblages sur polystyrène.

Les formes sont bien respectées dans l’ensemble et ce kit permet de réaliser une jolie semi-maquette. En revanche les nacelles moteurs sont trop volumineuses par rapport à celles du grandeur, mais il fallait bien loger les deux turbines de 64mm de diamètre.
Si le polystyrène a l’avantage de la légèreté, il a aussi le défaut d’être très fragile. Ce matériau se marque facilement, et il faut veiller à manipuler les pièces avec douceur si on ne veut pas les abimer. En général ce type de modèle ne reste pas longtemps impeccable. On peut toujours se consoler en pensant que les warbirds de l’époque n’étaient pas immaculés non plus.

La décoration du premier modèle

profil du ME 262A-1a W.Nr. 110 559

Pour mon premier modèle j’ai utilisé comme base de décoration le ME 262A-1a W.Nr. 110 559 “red 13” du major pilote Heinz Bär, basé à Lechfeld en mars 1945.
Serait-ce le numéro 13 qui n’a pas porté chance à mon avion (crashé au 3ème vol) ?
Afin d’améliorer l’état de surface, le modèle est entièrement apprété avant peinture. Certains modélistes utilisent pour cela de l’enduit de rebouchage et finition pour mur (type Rebouch’liss) dilué. Je préfère utiliser du mastic Hobbylite Filler pour balsa. Il est très fin et se passe facilement sur le modèle, dilué à l’eau. Le modèle est ensuite entièrement poncé à sec au grain 400 avant peinture.
Ca reste du polystyrène et l’état de surface n’est pas parfait, mais cette méthode permet de masquer les imperfections et autres raccords visibles, (plans de joints etc.).

Pour la décoration, j’utilise de la peinture acrylique Vallejo gamme Model Air, passée à l’aérographe. On trouve cette peinture sous la marque Prince Auguste en France.
Voici les références Vallejo utilisées pour la peinture camouflage de ce ME262:

Cam greeny 71022 (correspond au RLM 82 ou FS 34095)
Yellow Olive 71013 (correspond au RLM 83 ou FS 34096)
Pale grey bluey 71046 (correspond au RLM 76 ou FS 36473)

La pose des différents masques prend toujours du temps pour ce type de décoration, mais c’est plaisant de réaliser un modèle à peu près fidèle.
Le ME 262 fut peint dans de nombreuses livrées plus ou moins difficiles à reproduire. Tout dépend du temps que l’on veut passer sur la déco.
Mis à part la difficulté de réalisation, les peintures de guerre sont aussi diffiiles à visualiser en vol. Mais c’est bien le but premier d’une peinture camouflage!

Réglages et vol

Centrage:
Note importante: Le centrage préconisé dans la notice est beaucoup trop arrière! 
Plusieurs modélistes ont posté des messages sur les forums de RC Groups, pour avertir qu’avec le centrage de la notice l’avion est quasiment impossible à piloter.
Ne voulant pas prendre de risques inutiles, j’ai suivi leurs recommandations pour le centrage de l’avion.
Le plage de centrage correcte se situe entre 60 et 70mm du bord d’attaque à l’emplanture de l’aile.
Centré de la sorte l’avion se montre sain et stable en vol.

Notes sur les moteurs et les turbines: Vérifiez que l’adaptateur de turbine qui se monte sur l’axe moteur tourne bien rond. Un des adaptateurs livrés n’était pas centré sur mon kit. Lors des essais moteurs, une des turbines vibrait beaucoup. A l’accélération elle s’est mise en résonnance et l’arbre moteur a cassé net! Coût de l’opération, un moteur à racheter (environ 20 dollars).
Par ailleurs les vis livrés pour le montage des moteurs dans les turbines sont trop longues et peuvent provoquer des court-circuits sur les bobinages. Il est préférable de les raccourcir avant de monter les moteurs.

Débattement des gouvernes: Comme souvent les notices indiquent des débattements de gouvernes excessifs, surtout pour les ailerons. J’ai réduit les débattements préconisés d’environ 40% pour les ailerons et ajouté du différentiel et de l’expo (40% d’expo sur toutes les commandes de vol). Chacun peut affiner ces réglages en fonction de ses préférences.

Même bien réglé, le pilotage de ce modèle n’est absolument pas à la portée d’un débutant!
Equipé des brushless GWS, l’avion décolle sur environ 20 à 30 mètres puis prend une belle pente de montée et accélère au fur et à mesure que les turbines gagnent en rendement. Le vol est rapide et tendu, le sifflement des deux turbines très agréable.
L’avion se montre assez vif, avec une tendance au lacet inverse. Les virages exigent donc une utilisation coordonnée de la dérive et des ailerons. Mais c’est comme ça qu’on devrait piloter n’importe quel avion.
Les virages à basse vitesse sont à éviter: C’est de cette manière que j’ai détruit mon modèle. Moteurs (trop) réduits dans l’approche vent arrière, virage pour se présenter face à la piste…Et c’est le décrochage très violent sur l’aile avec départ en vrille. A si basse altitude ça ne pardonne pas. L’avion a fini en morceaux.
Le crash vient d’une faute de pilotage. Cet avion est un warbird, il faut garder du badin. De plus les deux nacelles réacteurs créent une trainée supplémentaire. En virage, l’aile intérieure a tendance à s’enfoncer sous le poids du moteur, ce qui peut conduire au décrochage si on réduit trop la puissance. Il faut absolument garder de la vitesse dans les manoeuvres, sinon ça peut mal finir…

Le deuxième modèle

Après le crash de mon premier modèle, il me restait un équipement radio complet ainsi que 2 moteurs brushless et une turbine intacte.
J’ai donc décidé de commander une autre boite sans les moteurs pour reconstruire ce modèle sympathique.
Le kit nu sans moteur se trouve pour environ 40 dollars aux Etats Unis plus le port. L’investissement n’est donc pas ruineux. Ce qui prend le plus de temps, c’est la déco!
Le deuxième modèle sera identique au premier, à l’exception de la peinture. Je n’allais tout de même pas faire deux fois un avion qui porte le numéro 13!

Ce deuxième ME 262 est peint aux couleurs du ME262-1A W.NR 110 400 du Major Walter Nowotny, chef du Kommando Nowotny formé en 1944.
Article wikipedia sur le major Nowotny

 Installation des controleurs

La notice prévoit d’installer les controleurs moteurs dans le fuselage. Ca ne me parait pas une solution idéale pour plusieurs raisons: Proximité immédiate du récepteur et risque de parasitage, manque de ventilation, éloignement du moteur, d’où la nécessité de rallonger les fils entre le moteur et le controleur, ce que je n’aime pas. Encore que les avis soient partagés à ce sujet.

J’ai donc décidé de créer un emplacement sur chaque aile pour les controleurs.
La modification est facile à effectuer. Il suffit de creuser avec une petite fraise un puit dans le polystyrène sur chaque aile, et d’agrandir le passage pour les fils.

J’ai ensuite découpée deux caches ajourés dans une plaque d’abs et le tour est joué.

 En vol

Le deuxième modèle vole aussi bien que le premier. A l’usage c’est la motorisation proposée par GWS qui m’a causé quelques soucis.
A tel point que j’avais toujours une apréhension en faisant voler ce modèle, craignant toujours qu’une des deux turbines ne lache en plein vol.
Au bout de 2 ans, j’ai finalement décidé de remédier au problème pour continuer à profiter de ce modèle très sympathique.

Changement de motorisation

Je trouve que les turbines GWS d’origine ne sont pas à la hauteur. Le rotor est fragile et mal équilibré, au bout de 5 à 6 vols j’ai systématiquement eu des problèmes. Soit une ou plusieurs pales de cassées, soit carrément l’axe du moteur cassé net.
Se retrouver en vol avec un seul moteur devient beaucoup moins amusant! A pleine puissance l’avion part en vrille sur une aile et le retour sur la planète risque d’être peu propice à l’intégrité du modèle… Donc en cas de perte d’un moteur, il faut tout réduire, garder un peu de puissance pour voler et essayer de se poser sans casse.
J’avais même acheté tout un lot de rotors de rechange! Mais lorsque celui-ci fut épuisé, lassé de remplacer les rotors des turbines voire le moteur (deux fois), j’ai décidé de trouver des nouvelles turbines. En cherchant un peu sur le net, je suis tombé sur les turbines EDF64-ADH300 vendues par Hobbyking.

Premier bon point: les dimensions sont identiques aux GWS 64 d’origine.
Deuxièmement le prix: A 20 dollars la turbine et le moteur installé, ça vaut le coup d’essayer.
La commande est passée et reçue une dizaine de jours plus tard. La finition est très similaire aux GWS, le moteur installé est un brushless à cage tournante, avec un KV annoncé de 4300. Ca devrait pousser fort!
Pour les installer, j’ai du découper soigneusement les nacelles afin de démonter les anciennes turbines.  J’avais pensé faire des trappes démontables dans le polystyrène des nacelles, mais j’ai finalement abandonné l’idée, un peu par paresse, je dois l’avouer. Une fois les turbines Hobbycity installées, j’ai donc recollé les morceaux de nacelles découpés et remastiqué le tout. Avec un coup de peinture l’avion sera comme neuf.

il n’y a plus qu’à essayer.
Première mise en route avec une batterie 3S 2250. Ca souffle fort derrière!  le bruit des moteurs accordé est très sympa. Même sans compte tours on se rend tout de suite compte d’un régime beaucoup plus élevé qu’avec la motorisation d’origine.
La conso relevé des 2 turbines: 68 ampères. Avec une batterie 3S ça donne dans les 700 Watts de puissance absorbée.  Ah quand même… On est à 33C sur les batteries 2250.  Les dites  batteries ne vont pas durer très longtemps à ce petit jeu…Je me dis qu’il ne sera pas nécessaire de voler plein régime tout le temps et table aussi sur une baisse de conso en vol;

Par sécurité j’ai programmé un dual rate sur le manche de gaz de l’émetteur. Il faut simplement suivre une petite procédure à chaque mise en service:
Allumer la radio avec le dual rate en position haute, connecter la batterie de propulsion, les controleurs s’initalisent avec toute la course du manche et ensuite basculer l’interrupteur de dual rate sur la position basse pour réduire la puissance disponible. J’ai ajusté la position basse pour avoir une conso de 40 ampères au sol, ce qui devrait largement suffire pour faire voler cette bête. Les deux turbines GWS consommaient ensemble environ 35 à 38 ampères à pleine puissance.

 Les essais avec les nouvelle turbines

Premier décollage à pleine puissance: L’avion “roule” sur 2 mètres et part quasiment à la verticale! Je rattrape de justesse en poussant franchement la profondeur, le ME 262 se remet en trajectoire et part comme une balle. Ouf! pour le prochain décollage, pas besoin d’envoyer toute la sauce.
Pour la suite du vol je bascule l’inter de dual rate en position basse. Le bruit des turbines devient moins strident, ça ne traine pas non plus en vol. La puissance réduite est largement suffisante pour un vol très tonique.
Ces turbines Hobbycity développent une poussée largement supérieure aux GWS d’origine. L’avion n’a pas besoin de tous ces watts pour voler, mais la commande des moteurs est là pour doser.
C’est en plus très spectaculaire de se présenter en piqué léger pour un passage bas, puis arrivé au dessus de la piste de basculer l’inter de dual rate. On a l’impression d’allumer une post combustion. Evidemment à ce jeu l’autonomie diminue d’autant que la conso sur les batteries augmente!

Vu le prix, je trouve que l’investissement vaut largement le coup. Je recommande même de monter directement ces turbines en remplacement de la motorisation d’origine bien trop fragile et peu durable à mon avis.

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